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Comment les violences rendent-elles malade?

Sous l’effet de la douleur, de la peur, de l’incompréhension, parce qu’on ne peut pas s’enfuir, le cerveau se bloque, il est comme paralysé, on appelle ça la sidération, ça nous empêche souvent de réagir, c’est normal..

Les mécanismes du psychotraumastisme:

Sous l’effet de la douleur, de la peur, de l’incompréhension, parce qu’on ne peut pas s’enfuir, le cerveau se bloque, il est comme paralysé, on appelle ça la sidération, ça nous empêche souvent de réagir, c’est normal (on a pas le droit de te reprocher de n’avoir pas pu crier, dire non, te défendre ou fuir).

On est envahi alors par un état de stress extrême que le cerveau ne peut plus contrôler.

Ce stress est dangereux pour le coeur et les neurones, et pour les protéger le cerveau “disjoncte” pour éteindre le stress, comme dans un circuit électrique en survoltage.

Pour disjoncter, il fabrique des drogues naturelle qui anesthésient, on se “dissocie” on se divise intérieurement, on est comme en morceaux, ça permet d’avoir moins mal:

  • le corps est là, mais la pensée est ailleurs
  • on peut avoir l’impression d’être sorti de son corps
  • on peut ne plus sentir son corps alors qu’on voit tout
  • on peut être paralysé
  • on peut croire que ce n’est pas réel
  • on peut rire bizarrement alors qu’on a mal et qu’on a peur

Mais cette dissociation empêche que le cerveau stocke correctement ce qui s’est passé dans son “disque dur” pour la mémoriser normalement.

Les souvenirs aussi sont en morceaux. On peut oublier tout ou partie des violences que qu’on à subies, et certains souvenir peuvent revenir longtemps après. En plus, ces souvenir, à cause de la disjonction, sont différents des autres, ils restent bloqués dans une zone du cerveau: même quand la violence est ancienne, on dirait que ça vient de se passer ou même que c’est encore en train de se passer lors de flashbacks, de cauchemars, de crises de panique. Et, comme une machine à remonter le temps, ça revient chaque fois qu’il se passe quelque chose qui rappelle les violences: un geste, un mot, un endroit, une odeur, une douleur, un stress, quelqu’un qui ressemble à l’agresseur, un film etc…

C’est ce qu’on appelle la mémoire traumatique, la vie devient comme un champ de mines où la “mémoire traumatique” risque d’exploser dans la tête à chaque pas, en réveillant à chaque fois les mêmes sensations, la même peur, la même panique, les mêmes douleurs, les mêmes odeurs, les mêmes bruits, les mêmes injures et les phrases assassines entendues…Alors on essai d’éviter de marcher sur les mines, on évite tout ce qui peut nous rappler les violences, on évite d’y penser, d’en parler.

Si trop de choses rappellent les violences ou si les violences continuent, on essaie alors de s’anesthésier en consommant du tabac, de l’alcool, des drogues, de faire “disjoncter” le cerveau exprès, pour avoir moins mal.

C’est ce qu’on appelle des conduites dissociantes anesthésiantes, ce qui fait “re-disjoncter” le cerveau, ce sont ces choses qu’on fait et qu’on ne comprend pas, que les autres ne comprennent pas parce qu’elles font croire que la douleur, le stress, la violence, on aime ça. Par exemple, on fait des choses dangereuse, on est capable de  se faire du mal, de nous mettre en danger, de nous scarifier, de nous brûler, on est accro aux films très violent, aux sports extrêmes, à des jeux dangereux, à des conduites à risque sexuelle, on provoques tout le monde, on est violent…ça fait “re-disjoncter” le cerveau puisqu’il y a du danger, du stress extrême.

Le cerveau fabrique ses drogues et donc on ne sent plus la peu ni la douleur. Malheureusement, ça “recharge” aussi la mémoire en souvenirs traumatiques. Il faudra donc disjoncter encore et encore, et souvent faire des choses de plus en plus bizarres et dangereuses pour ne rien sentir. On peut alors croire que l’on est quelqu’un de mauvais, fou ou folle, nous sentir coupable…

Alors on essai seulement seulement de survivre et de moins souffrir, et la plupart du temps ceux qui nous entourent ne comprennent pas notre attitude et nous font des reproches, ou profitent de nos difficultés (le fait d’être facilement paralysée face à une menace ou d’être déconnectée et de ne pas se défendre) pour nous faire subir d’autre violences.

De plus, avec la mémoire traumatique, on peut être colonisés, comme infestés, par les injures, les phrases assassins, le mépris, la haine, l’excitation perverse, la volonté de nous faire souffrir et de nous détruire de ceux qui ont commis des violences qui repassent en boucle dans notre tête, et on peut croire que cela vien de nous, que c’est nous qui pensions cela, nous nous injurions, qui nous tétestons, et nous méprisons, nous qui pensons que nous somme nuls, bête, moche, coupable, que nous ne valons rien, que nous méritons ce qui nous arrive, que nous aimons souffrir, que nous voulons nous faire du mal, nous détruire, voire nous tuer, que nous n’avons pas le droit de parler, ni de nous défendre. Ce n’est pas notre pensée, cela vien de la mise en scène des agresseurs, de leurs paroles qui nous colonisent.

Nous pouvons identifier ce qui ne viens pas de nous, mais des agresseurs (par l’intermédiaire de la mémoire traumatique), quand ce que nous pensons de nous est incohérent, quand nous nous reconnaissons pas dans ce que nous faisons ou pensons, et quand nous de penserons jamais cela de quelqu’un d’autre dans la même situation.

Les conséquences sur la santé pysique

En plus des blessures et des traces de coups que nous pouvons avoir, nous pouvons nous sentir en moins bonne santé et :

  • dormir très mal, nous sentir souvent très fatigués, souvent malade,
  • avoir mal partout, avoir des maux de tête chroniques, mal dans le dos…êAvoir souvent mal au ventre, avec des nausées, des vomissements, des problèmes gynécologiques, des problèmes d’eczéma…
  • Avoir le coeur qui bat trop vite (palpitations), avoir du mal à respirer, et plus tard des malades comme par exemple l’hypertension artérielle, le diabète ou des maladies cardiaques.
  • Les viols sont des urgences médicales, ils peuvent entraîner une grossesse et des IST (infections sexuellement transmissibles). Il est très important d’avoir accès à un contraception d’urgence (pilule de lendemain jusqu’a 72h, et jusqu’à 5 jours en prescription médicale), ensuite on peut avoir accès à une IVG jusqu’à 12 semaines, et au-delà à un IMG (interruption médicale de grossesse pour viol, c’est alors une décision médicale pour protéger notre santé) et aussi à un traitement  préventif pour les IST en urgence (jusqu’à 48h après pour le HIV, VHB et VHC, qui sont les virus du SIDA et de l’hépatite B et C).

Source : Brochure à destination des jeunes : “Informations sur les violences et leurs conséquences sur la santé” :

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